La majorité des personnes qui fait appel à mes services est extrêmement inquiet du regard extérieur, jusqu’à en être stressé sur un plan professionnel autant que personnel. Souvent, dans un domaine plus qu’un autre : ils ont su s’affirmer individuellement dans un secteur de leur vie, moins dans un autre. Indépendamment des fragilités de chacun, notre société compétitive a induit de façon sournoise depuis des décennies à travers les institutions, l’école en première ligne, beaucoup d’auto-surveillance et une obsession de la perfection.
L’époque actuelle se trouve au paroxysme de ce système d’uniformatisation développé à travers la télévision entre autres. Loin de favoriser la performance souhaitée, cette pression intériorisée suscite beaucoup d’échec autant pour l’individu que pour la collectivité. L’un n’allant pas sans l’autre.
Une expérience de tête à tête avec un coach ou de groupe avec un formateur interpelle toujours les limites de chacun, à certains moments, sur le regard réel ou supposé que lui portent les autres. Les clients ou les stagiaires n’y échappent pas à l’occasion de propositions théâtrales qui peuvent parfois les mettre dans une posture physique ou comportementale inattendue, les faisant affronter la peur du ridicule. Fous rires, tensions, étonnement en sont les manifestations. La recherche de repères déjà connus est évoquée dans les moments de rétroaction. L’aspect ludique des exercices peut donner l’impression à certains, parfois, d’être infantilisés. Oser aller parfois dans la caricature, par exemple, n’est pas toujours évident. Dépasser l’image que l’on donne au quotidien et que l’on a longuement apprivoisé n’apparaît pas aisé.
Il s’agit donc d’une piste d’évolution intéressante dans la confrontation au monde extérieur, afin que le singulier ne soit pas à tout prix le copié/collé du multiple.